Labaze, tout est dit dans les photos ! Joliment trouvé ^^
En effet Papa, se contenter de croire que la Bourse c'est simplement un échange de parts d'entreprise (d'actions) c'est faire preuve d'une naïveté incommensurable, comme Roger vous en donne quelques exemples croustillant, en oubliant Suez...
Un particulier qui ouvre un compte-titre ou un PEA dans sa banque pourra certes acheter des actions (titre de propriété) ou des obligations (titre de créance), mais aussi investir dans des OPCVM (portefeuilles géré par la banque comprenant des SICAV et FCP).
Beaucoup plus rarement il n'aura accès au marché des changes (Forex, marché distinct de la Bourse) ou aux produits dérivés (Swap, Futures, Forwards) qu'avec un bon capital de départ et surtout une bonne connaissance du secteur.
(Grands noms du secteur : Bridgewater, JP Morgan... des gens biens soucieux de la populace quoi : par exemple en 2012, un trader (encore un français, Iksil, comme Tourre et Kerviel) de JP Morgan était surnommé Voldemort parce qu'il possédait 100 milliards de $ (!) de produits dérivés; il disait pouvoir marcher sur l'eau comme Jésus... Vous avez vu Wall Street? Ben là c'est pire.)
Les ultralibéraux croient à l'efficience du marché, considèrent que dans un marché ouvert où bon nombre d'acteurs font commerce, le prix d'un titre représente exactement sa valeur. Dans cette optique, il serait inutile de tenter de battre le marché en analysant chaque action puisque des milliers d'autres analystes l'ont déjà fait et que le prix contient déjà toute cette information. Les variations ultérieures des prix seraient ainsi fonction de nouveaux évènements imprévus et aléatoires, d'où une hypothèse annexe de la marche au hasard.
Moi je suis plutôt d'avis que la Bourse est un «concours de beauté», considérant que pour gagner en bourse, il ne faut pas investir sur l'entreprise potentiellement la plus rentable, mais sur l'entreprise dont tout le monde pense qu'elle est potentiellement la plus rentable. Cette différence qui peut paraître minime ouvre en fait une ère où la communication est reine.
Il n'est pas toujours nécessaire à une entreprise d'être rentable, il peut suffire de le faire croire à une majorité, et de faire savoir que la majorité le croit.Le capitalisme (surtout depuis la chute du mur de Berlin), et son intrication dans la démocratie représentative actuelle (où un petit nombre de personnes décident pour tous), est
dépassé, de par ces conséquences sur la planète et par les moyens technologiques actuels.
Bien sûr il n'existe aucun système le remplaçant actuellement (même si j'ai pas l'impression que sa arrangerait les élites d'en changer et que ce n'est pas la voie choisie par les décideurs), c'est à chacun dans son coin d'agir autrement pour essayer d'enseigner aux générations futures une autre idéologie.
J'ai quand même dans l'idée qu'il faudrait recentrer l'échelle des valeurs sur l'humain et son travail plutôt que son capital et son profit. Revenir à une économie du "bon sens commun" en somme...
Je vous invite à lire cet article, plus tout jeune, mais qui soulève des questions intéressantes :
Le capitalisme dans le piège de la richesse - Die Zeit 10 novembre 2011 par Wolfgang UchatusRésumé
L'économiste autrichien Joseph Schumpeter a créé en 1942 une image pour décrire l'essence du capitalisme. C'est une machine. Qui produit de plus en plus de biens d'année en année. L'Allemand moyen possède environ 10.000 objets : TV, livres, meubles, appareil photo, cuisinière, machine à laver, téléphone portable, voiture, ordinateur, etc. La machine a donc bien fonctionné.
Pour que cette machine puisse continuer à fonctionner, les entreprises ont besoin de produire d'autres objets, nouveaux, ils ont besoin de clients.
Après la chute du Mur, le capitalisme s'est répandu dans le monde entier. Jusque dans les contrées les plus reculées d'Europe de l'Est, d'Asie, d'Afrique, il a trouvé de nouveaux marchés. Ces phases d'expansion du capitalisme ont toujours été accompagnées de poussées de croissance. Il n'est donc pas étonnant que la machine capitaliste tourne à fond dans les pays industrialisés, et que l'économie croisse comme jamais auparavant. Ceci n'aurait pas été étonnant. Mais ce n'est pas le cas. C'est le contraire qui s'est produit.
Une somme illustre très bien le tout : 381 milliards €. C'est la croissance du PIB allemand entre 2000 et 2007, juste avant la crise financière. Répartis sur 82 millions d'habitants, cela signifie que chaque Allemand a vu son revenu croître de 4646 € pendant cette période. C'est moins qu'avant, mais tout de même. Avec 4646 €, on peut s'acheter pas mal de choses.
Mais la vraie signification de ces 381 milliards apparaît quand on compare ce montant avec un 2ème montant. C'est le montant qui montre la croissance du déficit de l'Etat allemand entre 2000 et 2007. Il est également de 381 milliards €.
Bien avant la crise financière, la nouvelle prospérité du pays a donc été achetée en faisant des dettes. On se l'est empruntée. La croissance est une croissance imaginaire. La machine économique allemande tourne, mais à vide.
Cette machine capitaliste existe en plusieurs variations : en France, aux USA, au Japon. Elles sont toutes un peu différentes, façonnées par les lois, contrats de travail, gouvernements et syndicats. Dans les autres pays que l'Allemagne, la machine aurait donc pu tourner à fond. Mais ce n'est pas le cas. Que ce soit le capitalisme du laisser-faire américain, ou le capitalisme centralisé français ou le capitalisme du consensus japonais : si l'on déduit les dettes, il ne reste quasiment plus rien de la croissance économique.
Il convient de souligner qu'il ne s'agit pas de condamner le fait d'emprunter. Au contraire. Les dettes, l'emprunt, font partie de l'essence de l'économie de marché. On emprunte une somme, disons un million, que ce soit l'Etat ou une entreprise, pour produire des objets que les gens veulent acheter. Un million € investis dans de l'acier pour fabriquer des outils et payer les ouvriers et construire en fin de chaîne une série de voitures, si réussies qu'elles peuvent être vendues pour 2 millions €. C'est ainsi que se crée l'augmentation de la richesse, la prospérité, la machine produit 20.000 objets à partir de 10.000. Mais dans les pays industrialisés, dans le capitalisme tel que nous le connaissons, l'Etat emprunte un million €, mais la valeur ne s'accroit pas, la prospérité non plus, seules les dettes augmentent.
Il doit bien y avoir quelque chose qui freine le capitalisme dans le monde. Ce quelque chose doit être nouveau, car il y a encore quelques décennies, l'économie était encore florissante en Allemagne, au Japon et aux USA. Ce quelque chose doit être puissant, plus puissant que l'essor produit par les nouveaux marchés d'Europe de l'Est et d'Asie. Et ce quelque chose n'a pas son origine dans les particularités nationales, sinon ce phénomène de « point mort » ne s'observerait pas en même temps dans tant de pays si différents. Qu'ont donc en commun les Allemands, les Français, les Japonais et les Américains d'aujourd'hui ?
Leur richesse
Les experts en économie ne parlent plus de « personnes », « d'êtres humains » mais de « consommateurs ». C'est leur fonction dans le système. Autrefois on achetait des livres neufs, on les lisait, on portait des t-shirts neufs, on jouait avec les jouets. Mais tout cela coûte du temps. Si l'Allemand moyen veut utiliser les 10.000 objets qu'il possède, il ne lui reste plus d'espace pour en acheter d'autres. La consommation, essentielle pour le capitalisme, devient son frein. Pour que l'économie croisse, il faudrait acheter de nouveaux objets constamment.
On peut résoudre le problème en incitant les gens à acheter sans consommer. Davantage de livres dans la bibliothèque, de vêtements dans les armoires, de jouets dans les chambres d'enfants, les inciter à vite les oublier pour en acheter d'autres. Avec une publicité raffinée, c'est possible, mais il arrive un moment où ce n'est plus réalisable. La machine capitaliste ralentit, puis s'arrête.
La plupart des pays développés en sont arrivés là. Les magasins ne sont pas vides, les gens achètent, mais ils achètent autant que l'année précédente, pour que la machine continue à fonctionner, ils devraient acheter davantage, chaque année.
Mais c'est difficile. Les marchés sont saturés. La machine avale ici un nouveau smartphone particulièrement intelligent, là un nouveau laptop chic. Mais pas plus.
Merveilleux d'être enfin rassasié. C'est ce qu'avait prédit un économiste. Il voyait ses petits-enfants posséder 8 fois plus de richesses que lui quand ils seraient adultes que sa propre génération. Que tous les besoins essentiels seraient satisfaits. L'économie cesserait de croître, le capitalisme aurait atteint son objectif de combler les manques, les hommes seraient satisfaits. Cet économiste était le Britannique John Maynard Keynes. Il décrivait ceci dans son essai « Les perspectives économiques pour nos petits-enfants », c'était en 1930. Ces petits-enfants, c'est nous.
Effectivement, le revenu par tête a été multiplié par 8 pendant cette période dans les pays les plus développés. La croissance s'est effectivement arrêtée. La satisfaction personnelle, pour ne pas dire le bonheur, ne croît plus dans des pays comme l'Allemagne ou les USA. Elle a cessé d'augmenter dans les années 70, alors que les gens possédaient autour de 6.000 objets, peut-être 7.000. Ce qui a augmenté à partir de là, ce sont les cas de « burn out » de dépendance aux psychotropes et de malades psychiques. Le capitalisme sans croissance sonne pourtant bien, on pourrait dire « prospérité sans stress ».
Si on répartit les revenus de manière plus égalitaire, si on partage le travail entre tous, de sorte que chacun ait une activité, les habitants de notre époque moderne pourraient se contenter de profiter de ce qu'ils possèdent. C'est ainsi que pensait Keynes. Il croyait que le système laisserait les gens tranquilles.
Pour comprendre pourquoi cela ne fonctionne pas il suffit d'écouter ou de lire les informations, on voit la démonstration de cette erreur de pensée comme sur une scène de théâtre en plein air.
La pièce qui y est jouée depuis la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 s'appelle : « crise financière ». Mais il ne s'agit pas d'une crise financière ou bancaire ou d'une crise de la dette. Ces termes désignent les conséquences mais pas les causes.
La plupart des investisseurs financiers étaient des banques. Leur rôle traditionnel est d'approvisionner en crédits les marchés en expansion. Mais les marchés ne croissaient plus vraiment. Beaucoup de banques sont passées du marché du crédit à celui de l'investissement. Mais quand la crise financière est arrivée, elles n'avaient plus rien pour financer leurs pertes. C'est ainsi que commença la crise bancaire.
Pour sauver les banques, il ne restait plus d'autre solution aux Etats industrialisés que de prendre d'énormes crédits. Mais ils étaient déjà en déficit. Ils avaient espéré pendant des années pouvoir rembourser leurs dettes par des rentrées fiscales provenant de l'augmentation de la croissance. Mais la croissance s'arrêta, les rentrées fiscales n'étaient pas au rdv, par le « sauvetage » des banques les dettes ont atteint des sommes astronomiques. C'est ainsi que commença la crise de la dette.
Finances, banques, dettes. Le problème est le manque de croissance.
Toutes les mesures politiques prises ces 3 dernières années de crise avaient pour but de relancer la croissance, de relancer la machine, c'est aussi un indicateur de la nature de cette crise. Les gouvernements allemands, japonais, américains on baissé les impôts, versé des subventions, décidé des « primes à la casse », il s'agissait de faire acheter.
Peut-être cela peut-il marcher ? Peut-être que les gens vont se remettre à consommer par miracle, peut-être que les Indiens et les Chinois vont bientôt devenir si riches qu'ils vont acheter les nouvelles voitures et machines produites chaque années par l'industrie allemande ? Peut-être qu'un inventeur trouvera le produit sensationnel qui donnera la faim d'acheter. Un Smartphone qui permet de voler par exemple...
Sinon, le monde industriel n'a que 2 voies pour l'avenir.
La première est de susciter la croissance par tous les moyens et de continuer comme avant, en faisant de nouvelles dettes, de nouvelles dépenses, en continuant la chute. La chute, c'est le CO2, ce gaz qui détruit le climat, c'est ce gaz que produit la machine capitaliste. Sa quantité est intimement liée au nombre d'objets que les gens possèdent. Jusqu'alors, on pouvait encore le considérer comme la contribution payée pour plus d'emploi, plus de valeur. On pouvait même argumenter en disant que le plus de prospérité et de croissance permettrait de financer de nouvelles technologies pour protéger l'environnement.
Mais si la croissance n'est qu'une croissance trompeuse et ne sert qu'à éviter le prochain krach bancaire, alors on est en droit de se poser la question de savoir avec quelle justification les pays industrialisés brûlent davantage de pétrole et de gaz.
On peut ignorer cette question, repousser sa réponse à demain, continuer à faire marcher la machine, d'une manière ou d'une autre, jusqu'à la prochaine crise.
C'est la première voie.
La 2ème voie est plus ardue, le chemin est plus escarpé et va vers l'inconnu. Il consiste à trouver des réponses à des questions de plus en plus complexes.
Est-il est possible d'organiser une société qui se contente de garder sa prospérité au lieu de l'augmenter ? Comment arriver à construire une économie qui augmente la satisfaction des gens, sans augmenter le chiffre d'affaires des entreprises ? Est-il possible de donner une valeur à la Nature, qui dépasse la valeur des 10.000 objets possédés ?
Une piste possible :
Coopération comme alternative au capitalismeBon , désolé pour ce pavé, z'êtes pas obligé d'adhérer à mes idées loufoques, mais je voulais finir de développer mon point de vue sur le sujet ^^